Adrien, sa reconversion de l’informatique à auteur d’engagement

Adrien, sa reconversion de l'informatique à auteur d'engagement

Ce mois-ci, j’ai eu le plaisir d’interviewer Adrien qui nous parle de sa reconversion professionnelle en auteur d’engagement et accompagnateur des organisations.

Dans cette interview, vous découvrirez pourquoi Adrien a quitté son CDI où il était consultant en informatique, comment il a trouvé sa voie dans le management des organisations et les difficultés rencontrées. 

NB : Si vous préférez le mode vidéo, vous pouvez découvrir l’intégralité de notre interview ICI.  

Adrien, raconte-nous un peu ton parcours

Je propose de commencer par mon enfance. 

Souvent on a tendance à se présenter par son prisme des études et du travail et en fait aujourd’hui je me reconnecte à des énergies de quand j’étais enfant. Je trouve donc important de commencer par là.

Enfants, avec mon frère, quand on était en vacances, on adorait recréer des jeux de société ou de rôle avec ce qu’on avait sous la main. 

Ce que j’adorais, c’était m’inspirer des univers de nos jeux quotidiens, et les réinventer quand on était en vacances. C’était mon kif !

Et puis, il y a eu le passage par l’éducation nationale qui a ses bons et ses moins bons côtés…

J’ai été instruit et j’ai de la gratitude pour toutes les connaissances que j’ai pu acquérir.

Mais en même temps, ça m’a coupé de mes émotions, de ma créativité et de mes rêves.

J’ai l’impression d’avoir suivi des rails sans me poser de question. 

J’avais peur pour mon avenir. Donc j’ai suivi les conseils qu’on me donnait : filière scientifique puis école d’ingénieur.

J’ai malheureusement connu beaucoup de turbulences en fin d’études. Une période assez sombre où je ne pensais même pas terminer mon diplôme…

Heureusement, j’ai été beaucoup soutenu et finalement je suis allé au bout de mes études.

J’ai ensuite fait 5 années en tant que consultant IT.

En parallèle, sur le chemin de la vie, j’ai fait des rencontres qui m’ont fait découvrir des sujets que je ne connaissais pas. À savoir les dynamiques de groupe et comment est-ce qu’on peut travailler ensemble.

Il se trouve que j’avais des frustrations au niveau du management et des organisations dans lesquelles j’étais. 

Je suis quelqu’un qui a besoin d’autonomie et en même temps d’un cadre pour me sentir guidé. Je ne me sentais donc pas forcément à l’aise dans les entreprises dans lesquelles j’étais.

Petit à petit, je me suis donc de plus en plus intéressé à la réinvention des organisations. 

Vous avez sûrement entendu parler des entreprises libérées. Moi, le courant qui m’a vraiment fait rentrer dedans c’est les organisations Opales. 

Il y a un bouquin sur le sujet que je recommande vivement c’est Reinventing organizations de Frédéric Laloux. C’est ce livre qui m’a vraiment ouvert l’esprit.

La reconversion dans le management des organisations est alors apparue comme une évidence.

Aujourd’hui, j’ai deux activités : 

  • Une activité de free-lance dans l’accompagnement organisationnel. 
  • Une activité d’auteur d’engagement. J’ai très vite eu une envie d’écrire et une idée de roman m’est venue. Ce roman c’est une utopie dans lequel j’imagine une société inspirée des principes des organisations Opales. 

Finalement, mon projet d’écriture a pris une part très importante de ma vie. Beaucoup plus que la partie accompagnement sur ces 2 dernières années.

Je suis actuellement en phase de terminer ce livre pour une publication prévue en Automne.

En parallèle, j’ai beaucoup contribué à faire développer le réseau Open Opale.

Et j’ai donc également cette casquette de coach/consultant/facilitateur sur du coaching individuel et de dirigeant autour de la vision de l’entreprise. J’anime également des groupes autour de l’intelligence collective.

Enfin, j »imagine mon livre comme support d’un atelier futuriste dans lequel on va explorer tous ces sujets organisationnels.

Envie d’en savoir plus sur ce livre et les organisations Opales ? N’hésitez pas à regarder ce passage coupé de notre interview où Adrien rentre plus dans les détails. 

Et quel a été ce déclic qui t’a fait quitter ton CDI et te lancer dans cette reconversion ?

Alors, il n’y a pas eu un déclic. C’est une suite de prises de conscience qui fait que j’ai eu la confiance de faire cette reconversion.

Pour le premier déclic, quand j’étais en école, j’avais une opinion sur différentes boîtes. Et je ne sais pas pourquoi, la boîte Accenture ne m’attirait pas du tout. Ils étaient l’incarnation du « mal ». Je ne sais vraiment pas pourquoi c’est tombé sur eux, mais c’était ma vision à ce moment-là.

Alors après mes problèmes de santé de fin d’études, j’ai intégré une petite boîte de 250 personnes, dans laquelle je n’étais pas épanoui, mais j’étais rassuré. 

Je reprenais confiance en moi, et j’aimais bien les gens avec qui j’étais. 

Et là, juste avant un Noël, ils nous annoncent qu’on est racheté par… Accenture !

À ce moment là, j’ai eu une grosse colère noire et je me suis dit « Je me barre ».

Une semaine ou deux après, une recruteuse d’une petite boîte de conseil me chasse. Elle avait lu pour le rachat et elle essayait donc d’en profiter pour récupérer quelques consultants chez eux. 

Je n’ai pas réfléchi, j’ai passé l’entretien avec le Directeur (la boîte était seulement de 23 personnes), j’ai eu un coup de coeur, j’ai signé, et je suis parti ! 

Je venais de découvrir ce qu’était la gouvernance partagée via un Mooc, et j’arrive dans cette petite boîte où ils fonctionnent en holacratie. 

C’était donc exactement ce qu’il me fallait ! Même si, dans les faits, ils n’appliquaient pas vraiment ce système d’holacratie. Soyons honnête, entre l’outil et le vrai passage à l’action, il y a une différence ! 

Mais il y avait cette intention de s’organiser différemment et ça m’intéressait énormément. 

J’étais tellement intéressé que petit à petit le comité de direction m’a demandé de travailler avec eux sur le système de management interne. 

Et donc en parallèle de mon job de consultant, j’ai commencé à travailler sur comment mettre réellement en place une holacratie. 

Ça a été pour moi l’opportunité d’aller à des conférences pour m’inspirer de start-up. 

Et c’est d’ailleurs comme ça que j’ai découvert Frédéric Laloux et les organisations Opales. 

J’ai également commencé à écrire des articles sur le sujet.

Un jour sur un groupe facebook de Reinventing Organisations (le fameux livre de Frédéric Laloux dont je vous ai parlé plus haut), je poste un de mes articles. 

Et là, il y a une personne, Nina Bufi, qui me contacte en message privé : « J’anime un cercle d’entraide sur les entreprises Opale, et ce que ça te tente de venir ? »

J’y suis allé, et ce groupe a changé ma vie !

On a créé de vrais liens. On se partageait des outils que je pouvais essayer dans ma boîte. 

Le groupe a même créé un weekend autogéré où l’objectif était d’échanger sur nos pratiques. D’ailleurs, c’est là qu’est né Open Opale. Et c’est à ce week-end là où j’ai trouvé ma mission de vie. (mon deuxième déclic)

Ensuite, plus je travaillais sur ces sujets d’organisation et de culture, plus j’avais envie d’en faire mon quotidien.

Mais, il me restait encore de nombreux blocages et je ne m’imaginais pas réellement sauter le pas.

Et puis, j’ai fait un parcours collectif de développement personnel avec un vrai travail d’introspection chez Toscane accompagnement.  

Ce parcours a lui aussi changé ma vie. (mon troisième déclic)

Il y avait 4 séminaires. Et après le premier, j’étais déjà en train de demander une rupture conventionnelle.

Je ne savais d’ailleurs pas comment l’annoncer à mon patron. 

Un collègue du groupe Open Opale m’a conseillé de lui parler de mes causes, de mon Pourquoi. 

Je suis donc allé déjeuner avec mon patron. Je lui ai parlé de ce que j’aimais, de mes envies. Et en fait sans rien demander, il a bien compris que c’était une évidence que je ne pouvais pas rester sur mon job. Il était donc content pour moi et m’octroyait une rupture conventionnelle. 

Pour information, je lui ai annoncé cela en Juillet pour un départ en Mars, ce qui lui permettait de bien assurer la transition.

Donc voilà, un peu les 3 grands déclics qui m’ont donné l’élan de me lancer dans cette reconversion et quitter le salariat.

Finalement, cela s’est fait petit pas par petit pas et assez naturellement.

Et dans le passage du salariat à freelance, as-tu rencontré des difficultés particulières  ?

Ma première difficulté était liée à une croyance que je me répétais en boucle : « il faut tout de suite que je me fasse de l’argent. » 

Comme je bénéficiais du chômage, il y avait cette petite voix : « tu n’es pas là pour prendre des vacances, tu profites du système… » 

Aujourd’hui, j’ai dépassé ces croyances. Je suis persuadé que j’aide beaucoup plus mes concitoyens en faisant ce que je fais aujourd’hui plutôt qu’en restant sur mon ancien poste de consultant.

Mais au début, le fait de vouloir absolument faire de l’argent ne me faisait pas mettre les priorités au bon endroit.

Ma priorité était le bouquin et j’ai mis du temps à l’assumer. 

Pour être transparent, après 2 ans et demi, je n’ai toujours pas de rémunération suffisante. 

Je viens de faire un crowdfunding pour la production et promotion de mon livre, mais cet argent ne sert qu’à ça. 

J’ai fini le chômage depuis quelques mois et je vis désormais sur mon épargne que j’ai faite quand j’étais consultant. 

Mais j’ai la conviction que c’est parce que j’ai lâché prise sur le fait d’absolument gagner de l’argent, que l’argent viendra quand ce sera le bon timing. 

Et je suis certain que quand ce bouquin sortira, il me permettra d’attirer les ressources dont j’ai besoin.

Avec du recul, c’était bête de me dire « ah faut absolument que je gagne de l’argent » alors même que j’avais de l’argent pour vivre. 

C’est comme si j’avais un filet de sécurité, que je refusais de m’en servir et qu’il me fallait un filet de sécurité sur mon filet de sécurité. 

Là je réduis petit à petit mes filets de sécurité, mais en même temps, je suis de plus en plus agile et j’ai moins peur de tomber.

Après, il faut rester lucide, j’ai ce que j’ai et tout le monde n’a pas autant de sécurité. 

Donc mon conseil ne va pas être de se mettre en danger financièrement, mais d’apprendre à faire avec ce qui vient. 

C’est la théorie de l’effectuation : quand il y a des citrons qui tombent, fais-en une limonade. Donc si on a de l’argent de côté, se mettre moins de pression financière permet de prendre de meilleures décisions. Et par contre, avoir bien évidemment toujours un plan B.

Donc pour cette première difficulté rencontrée, je dirai qu’elle se dépasse en priorisant ses activités et en se focalisant sur ce qui est vraiment important.

Et l’autre difficulté que j’ai rencontré c’était de me focaliser sur ma zone d’excellence et ne pas essayer de faire tout par moi-même. 

J’avais créé une SASU, mais j’ai fini par la dissoudre pour revenir au stade d’auto-entrepreneur, car c’était beaucoup trop d’administratifs pour moi. Et, en fait, j’aurais dû déléguer cela dès le début. 

Donc mon conseil est de rester au maximum dans sa zone d’excellence et de solliciter de l’aide sur les choses où l’on est moins bon ou que l’on n’aime pas faire. 

On pense économiser des sous en faisant par nous-mêmes. Dans les faits, on perd surtout du temps et on se rajoute de la charge mentale inutilement.

Comment a réagi ton entourage à cette reconversion ?

Dans ma famille, ils ont soutenu mon projet de reconversion. 

Il y a quand même mon père où j’ai dû venir avec les arguments rationnels : le plan B, le fait qu’un profil en IT retrouve un boulot sans problème. Donc rationnellement, il n’y avait pas de risque en fait.

Ensuite, j’ai quand même des gens qui m’ont dit : « T’es sûr ? Tu ne veux pas d’abord faire quelques années de conseil en organisation ? Comme ça tu apprends et tu fais ton réseau. » 

C’est le genre de discours où si tu n’es pas vraiment sûr de ton projet, ça peut te mettre le doute.

Mais pour ma part, j’étais déjà bien avancé et sûr de mon pourquoi.

Donc ma recommandation c’est aussi de bien choisir son entourage et ne pas trop s’entourer de gens qui vont nous dire « tu ne vas pas y arriver ».

Et aujourd’hui, après cette reconversion, comment te sens-tu ?

Je suis très enthousiaste pour la suite. 

Et je commence à lâcher prise et être vraiment serein. 

J’ai beaucoup moins d’attente qu’au début, j’avance pas après pas.

Pour la suite, j’ai envie d’explorer le jeu pour transmettre des univers et faire réagir.

Et chaque jour j’essaie d’écouter mes sensations et mon coeur pour me laisser guider dans mes actions.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui cherche sa voie ?

J’en ai déjà donné quelques-uns, mais j’ai eu un nouveau déclic il y a pas longtemps en relisant le Petit Prince de St Exupéry. Je vous invite d’ailleurs à le relire ou lire. 

Pour ma part, ça m’a permis de rencontrer mon enfant intérieur et il avait plein de choses à raconter !

Et je pense qu’on gagnerait tous à parler à son petit Prince ou petite Princesse pour savoir qui on voulait être. C’est super intéressant comme réflexion.

Pour cela, il est important d’apprendre à écouter ses émotions. Que veulent-elles nous dire ?

C’est également important de les extérioriser. 

Une pratique que je recommande est de faire un binôme avec quelqu’un, et d’échanger avec lui tous les mois ou deux mois. Échanger sur là où on en est, qu’est-ce qu’on a aimé le mois dernier, moins aimé, qu’est-ce que cela dit de nous. L’idée n’est pas forcément de faire un dialogue, mais une des deux personnes parle, et l’autre écoute, reformule, pose des questions. D’ailleurs, ça fera peut-être certaines résonances chez l’autre.

On peut également se faire accompagner dans cette démarche d’introspection. Et si c’est par un coaching, en prendre un qui permet de bien faire ce travail d’introspection.

Mon deuxième conseil ce serait de bien sélectionner son entourage. 

Je me suis senti pousser des ailes, parce que j’ai des personnes qui m’ont donné l’autorisation de croire en moi. 

En choisissant les personnes qui nous entoure, on se donne la liberté de choisir qui on veut être. Je vous invite donc à limiter voire couper les relations toxiques.

Les groupes d’entraide qui se basent sur du co-devéloppement peuvent également vous transformer. Pour ma part, les fois où j’étais dans le flou, le groupe m’a reflété ce que j’avais besoin d’entendre et ça m’a aidé à clarifier la suite.

La reconversion d’Adrien vous a inspiré  ? Vous pouvez le retrouver sur LinkedIn, suivre sa newsletter et très bientôt acheter son livre !

Que peut-on retenir de la reconversion d’Adrien ?

1. Soyez curieux et explorez vos passions

Trouver sa voie peut prendre du temps. C’est en explorant comme Adrien un sujet qui vous intéresse que petit pas par petit pas, vous trouverez votre mission de vie et cette voie qui vous correspondra parfaitement.
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à lire mon précédent article : « Comment trouver ses talents pour se reconvertir ? »

2. Moins vous aurez de pression financière, plus vous prendrez les bonnes décisions

Un projet de reconversion étant déjà suffisamment compliqué, plus vous aurez préparé votre transition financière, plus votre reconversion sera facile. Quand on a la pression de devoir faire de l’argent au plus vite, on ne focalise pas forcément notre attention sur les bonnes choses.

3. Choisissez votre entourage

Un point que je répète souvent : « vous êtes la moyenne des 5 personnes qui vous entourent le plus. » Alors, choisissez dans votre entourage des personnes qui vous porteront vers le haut. Mieux vous serez entouré, plus votre reconversion sera agréable !

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