Alexandra, quitter le salariat pour devenir freelance

Alexandra, sa reconversion de la finance à l'accompagnement d'indépendants

Ce mois-ci, j’ai eu le plaisir d’interviewer Alexandra Moore pour nous raconter comment elle a quitté le salariat pour devenir freelance. Une reconversion du monde de la finance à l’accompagnement d’indépendants.

Dans cette interview vous découvrirez comment elle a trouvé sa voie, comment elle a géré sa transition et ses conseils si vous souhaitez vous lancer en tant qu’indépendant.

Si vous le souhaitez, vous pouvez également retrouver l’intégralité de notre conversation sur ma chaîne Youtube.

Alexandra, quel est ton parcours ?

J’ai 39 ans, j’ai fait une école de commerce puis j’ai été consultante pendant une dizaine d’années chez Accenture.

Je participais à des projets de transformation auprès d’équipes finance.

Au bout d’une dizaine d’années, j’ai eu envie d’être en interne dans une entreprise.

J’avais besoin de sentir une appartenance à une société. Chose que je n’avais pas en tant que consultante.

J’ai donc intégré le groupe Pepsico en tant que chef de projet transformation pour accompagner les projets IT de l’équipe finance.

Je faisais le pont entre les équipes IT et les équipes finances.

J’ai fait 4 ans sur ce poste.

Puis j’ai pris un autre rôle dans une entreprise d’immobilier commercial.

C’était mon job de rêve : j’avais la responsabilité d’une équipe sur les sujets finances et projet de transformation et c’était également plus près de chez moi.

Donc j’ai sauté sur ce poste qui matchait tous mes critères.

Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme prévu.

J’avais atteint l’objectif que je recherchais, mais je ne me sentais pas alignée.

En fait, je n’avais plus envie de ce métier.

J’ai donc ressenti qu’il fallait que quelque chose change dans ma carrière.

Je l’ai ressenti d’un point de vue psychologique, mais également physique.

L’envie de créer une entreprise me titillait depuis quelque temps. Mais je n’avais pas d’idée de domaine ou de produit.

Juste l’envie de créer quelque chose.

Je ne savais donc pas dans quoi me lancer, mais j’ai décidé tout de même de négocier une rupture conventionnelle avec mon entreprise.

La rupture conventionnelle me permettrait alors de monter ce projet qui n’avait encore aucune forme.

La négociation de la rupture conventionnelle a été assez compliquée.

Mon entreprise n’avait pas envie que je parte. Ils ne comprenaient pas non plus mon choix de partir sans savoir dans quoi me lancer.

Pas simple de négocier une rupture conventionnelle en disant : « je veux monter une boîte, mais je ne sais pas dans quoi ! »

Mais en me montrant déterminée, j’ai fini par l’obtenir !

Et du coup, j’ai pu me poser pour la première fois de ma carrière.

Je me suis posée pour réfléchir à ce que j’avais envie de faire.

J’ai lu pas mal de choses sur comment trouver sa voie. J’ai cherché la formule magique qui me donnerait la bonne idée de création d’entreprise. J’ai fait des ateliers de recherche d’Ikigaï. J’ai testé de nombreux outils pour trouver sa voie…

Bref, j’espérais vraiment trouver l’idée de boîte à créer. Et j’espérais me réveiller un matin avec cette idée.

Malheureusement, ça n’a pas marché et l’idée n’est pas venue…

Mais, je savais que :

  • Je voulais créer mon entreprise.
  • L’accompagnement, le conseil et la formation étaient des choses qui m’étaient chères.

Du coup, j’ai commencé à me renseigner sur comment créer une entreprise. Quelles étaient les premières étapes, comment gérer cela niveau administratif, etc…

Et là, j’ai trouvé ça beaucoup plus compliqué que ce que j’avais imaginé.

On trouve tout type d’informations, c’est difficile de s’y retrouver.

On m’a conseillé des choses qui étaient fausses, on m’a dit des choses pour m’en vendre d’autres, etc…

Je me suis donc vite retrouvée noyée sous un déluge d’informations à décortiquer.

Ça a commencé un peu à me décourager sur mon projet.

Et c’est là où j’ai commencé à me dire que si je me retrouve dans cette situation, alors que j’ai du temps pour me renseigner, que je suis motivée pour avancer, alors d’autres doivent également être dans mon cas.

Ensuite, en parlant autour de moi, avec des indépendants, j’ai eu la confirmation que beaucoup étaient perdus.

L’idée m’est alors venue de créer l’accompagnement que j’aurai aimé avoir pour lancer mon entreprise.

Un accompagnement pour comprendre les différents choix qui s’offrent à nous, se préparer aux formalités administratives et aussi accompagner sur le plan mindset : quel est l’état d’esprit qu’on doit avoir quand on se lance.

Donc voilà comment j’avais enfin trouvé mon idée et comment est née ma société.

J’ai donc créé en 2019 Simplance, un mélange de simple et freelance.

Malheureusement, juste après le Covid est arrivé.

Ça a mis un gros stop à mon activité.

Je voulais centrer mon activité essentiellement sur du présentiel. Ce qui a été compromis avec le Covid.

Et avec le covid, peu de personnes osaient également se lancer en tant qu’indépendants avec toutes les incertitudes qui existaient.

Donc, j’ai été à 0 pendant quelques mois.

Heureusement, j’ai pu relancer ensuite mon activité, mais ça a mis plus de temps que ce j’avais imaginé.

J’ai donc cherché d’autres moyens de me développer pour faire rentrer l’argent dont j’avais besoin.

Et c’est comme ça que j’ai multiplié les activités.

Aujourd’hui je slashe entre 3 grandes activités :

  • L’accompagnement des indépendants
  • La formation : je forme des entrepreneurs autour des sujets de finance et gestion d’entreprise, que ce soit via des associations d’entrepreneurs ou des entrepreneurs en direct
  • Le consulting : je fais des missions de consulting au sein de grands groupes sur mon expertise historique : la gestion de projet de transformation pour les équipes finance

Le fait de slasher entre ces 3 activités me permet de me rémunérer comme je le souhaite et ça me permet aussi d’avoir un quotidien très varié.

Et les sujets se complètent très bien. Mes formations me permettent d’enrichir mes accompagnements. Mes missions de conseils dans des grands groupes me permettent de comprendre ce qui marche pour les grands groupes et que l’on peut appliquer aux entrepreneurs et vice versa.

Donc aujourd’hui, j’ai vraiment trouvé un équilibre qui m’épanouit !

Si on revient un peu sur ton parcours, qu’est-ce qui a fait que tu as osé quitter ton CDI sans savoir où tu allais ?

J’avais atteint un point où je me sentais vraiment mal dans mon job. Même physiquement, je me sentais mal à l’idée d’aller travailler.

Je n’avais plus d’enthousiasme, plus d’énergie.

Et j’ai besoin d’avoir les yeux qui brillent quand je parle de ce que je fais.

Je ne pouvais donc pas ignorer que ça n’allait pas et continuer comme ça.

J’ai aussi eu un décès d’une personne proche, qui m’a fait un déclic. Je me suis dit : « Il faut passer à l’action maintenant. On ne sait pas de quoi demain sera fait. »

Je ne me voyais pas attendre 20 ans de trouver ce que je voulais faire. Je voulais bouger, et je me disais que je trouverai bien ma voie à ce moment-là.

Comment a réagi ton entourage à cette idée de quitter la salariat sans savoir où aller ?

J’ai eu de la chance, car mon entourage proche : famille et compagnon ont été très support. Tout le monde a senti que la situation ne pouvait durer.

Niveau professionnel, ça a été plus compliqué.

Personne ne comprenait ma décision, car je n’étais pas capable de dire où j’allais.

On m’a du coup beaucoup critiqué.

On m’a dit que je faisais une erreur, que je ne retrouverai pas de travail, que ça n’allait pas marcher, etc…

Sur le coup, ça m’a un peu fait vaciller, car j’avais encore beaucoup de doutes.

Mais finalement, je me suis écoutée, car je sentais que c’était la bonne décision et j’avais le soutien de mes proches.

Quelles difficultés as-tu rencontrées dans ta transition pour devenir freelance ?

La difficulté a surtout été que tout a pris plus de temps que prévu. Que ce soit la création d’entreprise, la phase de développement.

J’avais prévu tout un tas de scénarios qui marchaient très bien sur le papier, mais ça a vraiment pris plus de temps que ce que j’avais imaginé.

Finalement, on passe beaucoup de temps à imaginer les choses, mais c’est seulement quand on avance et qu’on se confronte à la réalité qu’on voit vraiment ce qu’il se passe et qu’on peut s’adapter.

Et justement, financièrement parlant, comment avais-tu prévu ta transition et comment ça s’est réellement passé ?

Alors, j’avais d’abord les 2 ans de chômage qui me permettaient de sécuriser le lancement de mon activité. Je ne pense pas d’ailleurs que je me serai lancée sans cette sécurité.

Je m’étais dit que si au bout de deux ans je ne m’en sortais pas, je retournerais à mes activités précédentes, ou que je pourrais être consultante en indépendante.

Finalement, j’ai fait quelque chose d’un peu hybride entre ma situation idéalisée et mon plan de repli. Je slashe en effet entre mon activité d’accompagnante, de formation et de conseil.

À l’issue des 2 ans, mon entreprise s’était bien développée, mais pas suffisamment pour atteindre le niveau de rémunération que j’avais avant en tant que salarié.

C’est donc pour ça que j’ai décidé de rajouter des activités annexes.

Et c’est ce qui me permet aujourd’hui de gagner plus que ce que je gagnais quand j’étais salariée.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui hésite à se lancer en tant qu’indépendant ?

Mon conseil : passez à l’action au plus vite.

Que ce soit juste pour tester, expérimenter.

Tant que vous restez dans vos réflexions, vous n’avancez pas.

C’est bien de se poser des questions, mais il y a un moment, qui vient assez rapidement, où on gagne beaucoup plus en agissant qu’en réfléchissant.

L’important c’est d’apprendre en faisant, de s’ajuster de modifier son offre.

Faire des business plan sur plusieurs années, avec de nombreux fichiers excels est peu utile. Il est quasi-impossible de prédire les chiffres que vous ferez dans 2-3 ans.

Plus vite on se lance, plus vite on avance.

Un deuxième conseil également : parlez à un maximum de personnes de votre projet.

Ces échanges vous permettront de récolter des conseils, du feedbacks, des idées.

Être bien entouré permet d’éviter de boucler tout seul dans son coin

À chaque fois que j’ai eu l’occasion d’échanger avec des entrepreneurs, des indépendants, des clients, des amis, de la famille, ça m’a permis de me développer et faire des pas en avant.

Alexandra, sa reconversion de la finance à l'accompagnement d'indépendants ou comment quitter le salariat pour devenir freelance.

Un grand merci à Alexandra pour ce partage d’expérience sur sa reconversion du monde de la finance à l’accompagnement d’indépendant. Vous pouvez la retrouver sur LinkedIn, suivre la page LinkedIn de Simplance ou bien visiter son site internet.

Que peut-on retenir de la reconversion d’Alexandra ?

Quand on ne trouve pas sa voie par la réflexion, on peut la trouver par l’action

Si vous tournez en rond depuis longtemps dans vos réflexions sans trouver votre voie, peut-être est-il temps d’avancer dans une direction qui vous attire et tirer le fil pour voir si votre voie n’est pas par-là. C’est comme ça qu’Alexandra a fini par trouver sa voie. En avançant même si elle ne savait pas vraiment où elle allait.

Les plans c’est bien, l’action c’est mieux

Quand on veut se lancer, on a tendance à passer des heures à tout planifier pour essayer de sécuriser et prévoir au maximum ce qu’il va se passer.
Alors, oui, il faut prévoir un minimum, mais rien ne vaut le passage à l’action. Ne soyez pas perfectionniste : rien ne se déroulera comme prévu. Passez à l’action, voyez ce qu’il se passe et réajustez-vous au fil de l’eau.
Et si vous avez du mal à passer à l’action, je vous invite à lire mon précédent article : « 5 conseils pour oser passer à l’action« 

N’ayez pas peur de vous diversifier

Alexandra aurait pu rester focalisé sur son idée d’accompagnement, mais elle a su s’adapter pour ajouter de nouvelles cordes à son arc et atteindre ses objectifs financiers.
Si vous voyez que votre plan ne se déroule pas comme prévu, n’hésitez pas vous aussi à ajouter de nouvelles cordes à votre arc. Une activité peut prendre plus de temps que prévu à se lancer et ce n’est pas pour cela qu’il faut l’abandonner ou bien se mettre à risque pour cette activité. Voyez comment vous pouvez réinventer votre vision pour mener à bien vos objectifs.

Vous souhaitez vous faire accompagner pour trouver ce job qui vous épanouira tant ?

Faisons gratuitement le point ensemble et bénéficiez d'un regard externe sur votre situation.

Je réserve maintenant mon échange Découverte offert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *