Comment négocier sa rupture conventionnelle ?

comment négocier sa rupture conventionnelle ?

Vous n’en pouvez plus de votre job ? Mais vous ne pouvez pas vous permettre de démissionner sans un filet de sécurité financier ?
Vous aimeriez demander une rupture conventionnelle, mais vous savez que ce sera difficile à obtenir ?
Alors, comment bien négocier sa rupture conventionnelle ?

C’est ce que je vous propose de décortiquer dans cet article.

Pourquoi demander une rupture conventionnelle ?

Avant de commencer, je tenais à vous rappeler l’intérêt de demander une rupture conventionnelle.

Contrairement à la démission ou au licenciement, la rupture conventionnelle est le fruit d’un commun accord entre l’employeur et l’employé.

En tant que salarié, le gros avantage pour vous de cet accord est que vous avez le droit aux allocations chômage suite à votre rupture conventionnelle.

Dans un projet de reconversion professionnelle où la transition peut prendre plusieurs mois/années, ces droits au chômage sont donc non négligeables pour votre transition financière.

Toutefois, si vous n’arrivez pas à obtenir une rupture conventionnelle, sachez qu’il existe d’autres solutions pour obtenir le chômage (dont l’abandon de poste entre autres) et d’autres solutions que le chômage pour gérer financièrement votre transition !

Pour en savoir plus, je vous invite à lire cet article sur Comment gérer financièrement sa transition.

Les croyances sur la rupture conventionnelle

Rupture conventionnelle, les croyances

Quand on parle de rupture conventionnelle, en général, tout employé a tendance à répondre : «ma boîte ne donne pas de rupture conventionnelle».

Un seul conseil : n’abandonnez pas avant d’essayer !

La majorité des gens que j’accompagne et qui étaient prêts à persévérer ont obtenu leur rupture conventionnelle.

Certes, le chemin peut être long, mais l’entreprise a aussi à y gagner.

Alors, avant de dire que votre entreprise ne donne pas de rupture conventionnelle, deux choses à avoir en tête :

  • En général, les personnes qui partent avec une rupture conventionnelle ne le disent pas. Tellement contentes d’avoir négocié cela, qu’elles veulent garder le secret de l’entreprise comme « remerciement » à cette dernière.
  • En général, les personnes qui partent sans rupture conventionnelle ont abordé la question sans trop de conviction. Elles se sont arrêtées au premier « non » qui confirmait que c’était bien impossible d’avoir une rupture conventionnelle. Et ce sont ces personnes qui entretiennent ensuite radio moquette avec des : « l’entreprise ne donne jamais de rupture conventionnelle ».

Maintenant, que vous avez bien ces deux éléments en tête, vous devriez avoir envie de tenter votre chance.

Alors, découvrez mes conseils pour réussir votre négociation.

5 conseils pour bien négocier sa rupture conventionnelle

Avoir un projet professionnel clair

Il y a peu de chances que votre employeur vous accorde votre rupture conventionnelle seulement pour vous faire plaisir.

Plus votre projet professionnel sera clair, plus votre employeur souhaitera vous accompagner dans celui-ci.

Défendez bien votre projet et démontrez en quoi vous avez besoin de cette rupture conventionnelle pour mener à bien votre projet.

Exemple pour un projet entrepreneurial :

  1. Expliquez clairement votre projet et pourquoi ce projet vous tient à cœur
  2. Mettez en avant que ce projet pourrait voir le jour seulement si vous aviez accès aux 2 ans de chômage. Et donc si vous obtenez cette rupture conventionnelle.
  3. Évoquez le scénario si vous n’avez pas cette rupture conventionnelle : vous ne pouvez pas démissionner, car vous n’avez pas les fonds pour tenir financièrement le temps que votre activité se lance. Vous resterez donc sur votre poste à faire le strict minimum tout en commençant à lancer votre projet en parallèle.

Bien évidemment, commencez à en parler à votre manager. Si vous en parlez d’abord au RH, votre manager risque de ne pas apprécier d’être pris au dépourvu. Et vous avez besoin d’un maximum d’alliés dans votre quête !

Alors, lancez d’abord l’échange avec votre manager et dans un deuxième temps avec votre RH.

Selon votre situation et vos relations, n’hésitez pas non plus à aborder ce point avec votre N+2 ou autre personne d’influence qui pourrait appuyer votre demande.

Vous n’avez pas encore trouvé votre futur projet professionnel ?

N’hésitez pas à lire mon précédent article : Comment trouver sa voie professionnelle ?

Mettre en avant le côté gagnant/gagnant

rupture conventionnelle, c'est gagnant/gagnant

Mettez bien en avant ce que l’entreprise gagnera en vous octroyant cette rupture conventionnelle.

Pour cela, expliquez bien que vous n’êtes pas épanoui dans votre poste actuellement. Vous ne voyez pas comment l’entreprise pourrait vous aider à vous développer.

Chaque jour, vous perdez en motivation et énergie…

Vous vous rendez compte que votre travail n’est pas aussi bon qu’avant et vous savez que ça continuera dans ce sens.

Comme vous ne pouvez pas démissionner d’un point de vue financier (vous avez besoin du chômage), vous resterez donc sur votre job à faire le minimum vital.

L’entreprise a donc intérêt à vous octroyer cette rupture conventionnelle pour pouvoir recruter quelqu’un de plus performant et ainsi avoir un meilleur retour sur investissement de ses dépenses !

Vous êtes en burn-out ?

Le bénéfice pour l’entreprise est alors quasi-évident.

Tant que vous êtes en arrêt, ils ne peuvent pas officiellement vous remplacer.

Vous êtes donc dans leur effectif sans rien leur apporter, et ils doivent se douter que vous faire revenir sur votre poste, ce serait prendre le risque que vous retombiez en burn-out.

Ils ont donc intérêt à vous signer cette rupture conventionnelle au plus vite !

Être flexible

Montrez-vous flexible. Montrez que vous cherchez une solution gagnante/gagnante.

Vous êtes donc prêt à mettre une date de fin de contrat à la date qui arrangera.

Vous êtes bien évidemment prêt à former correctement votre remplaçant et même à aider dans le recrutement de cette personne !

Plus vous vous montrerez flexible, plus vous faciliterez le process pour votre employeur.

Se montrer patient

Enfin, montrez-vous patient.

C’est tout naturellement que votre premier retour devrait être négatif.

Votre employeur n’a aucun intérêt à vous dire «oui» du premier coup.

Ils veulent d’abord vous tester. Voir votre réaction s’ils vous disent «non».

Alors, persévérez, revenez à la charge 3 mois plus tard.

Montrez de nouveau que vous n’êtes vraiment pas prêt à démissionner.

Montrez que ces 3 derniers mois votre travail n’a pas été très performant. Continuer comme cela ne serait vraiment pas bénéfique pour l’entreprise.

Et bien évidemment, pas de menace ou chantage lors de votre négociation !

Faites ressentir à l’entreprise qu’ils ont le pouvoir. Un RH ou manager supporte rarement bien, une inversion des rôles. Leur mettre la pression devrait les braquer et stopper net toute négociation.

Montrez vous ouvert et patient, et vous devriez être bien reçu !

L’ultime argument

rupture conventionnelle : l'argument clé

Vous n’êtes pas prêt à attendre 6 mois/un an cet accord ?

Prévenez-les qu’une ultime solution possible est l’abandon de poste.

Vous ne toucherez pas la prime de la rupture conventionnelle, mais vous aurez le chômage. (Attention, cette option est vouée à ne plus être vrai selon les nouveaux projets de loi en cours…)

Inconvénient pour l’entreprise : en faisant un abandon de poste, vous n’avez pas de préavis.

Voyez ainsi, s’ils vous disent «Ok, faites un abandon de poste» ou «On préfère assurez la transition et on vous accorde cette rupture conventionnelle avec telle date de fin de contrat».

Rappel du process de la rupture conventionnelle

Vous avez réussi à bien négocier votre rupture conventionnelle ?

Voici un petit rappel des étapes à venir.

  • Vous signez votre convention avec votre employeur
  • Vous avez un délai de rétractation de 15 jours
  • La convention est alors envoyée à la délégation départementale pour validation. Cette dernière à 15 jours pour contester cette rupture conventionnelle
  • À partir de ce moment-là, vous pouvez quitter l’entreprise ou partir à la date précisée dans votre rupture.

Niveau timing, vous l’aurez compris, à partir du moment où vous avez conclu votre accord avec votre entreprise, comptez minimum un mois avant la fin de votre contrat.

Ça y est, vous avez réussi à négocier votre rupture conventionnelle ? Mais, vous savez que ce n’est qu’une première étape.
Il vous reste maintenant à définir votre projet professionnel pour la suite ?

Je peux vous accompagner dans la clarification de votre projet professionnel ou le lancement de votre activité.

N’hésitez pas à demander votre échange Découverte offert pour que nous fassions le point sur votre situation et ce que je pourrai vous apporter.

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