Poser ses limites au travail est devenu indispensable.
Les entreprises sont en pleine course à la productivité. Si vous ne posez pas vos limites, elles finiront par vous épuiser.
Mais alors, comment poser ses limites au travail sans perdre en reconnaissance ?
C’est ce que je vous propose de découvrir dans ce nouvel article.
Pourquoi poser ses limites au travail ?
Comme je le disais en introduction, les entreprises vous exploiteront toujours au maximum de vos capacités.
Elles ne vont pas payer une personne supplémentaire alors que vous pouvez absorber la charge de deux personnes !
Et pourquoi déprioriser ce projet, si vous pouvez absorber cette charge supplémentaire ?
Vous l’aurez donc compris, tant que vous ne fixerez pas vos limites, l’entreprise exploitera au maximum vos capacités.
Et ce qui est incroyable, c’est qu’on retrouve ce même état d’esprit chez les entrepreneurs ! Alors que vous êtes votre propre patron, vous vous retrouvez également à vous exploiter au maximum pour délivrer toujours plus de résultats.
Entrepreneur ou salarié, il est donc important d’apprendre à poser ses limites.

Ne pas poser ses limites peut avoir de nombreuses conséquences :
- Vous vous retrouvez épuisé
- Vous avez l’impression d’être toujours sous l’eau
- Vous devenez stressé et anxieux
- Vous pouvez souffrir de différents maux physiques (dos, ventre, tête…)
Et cela peut même avoir des conséquences sur le plan personnel :
- Vous passez moins de temps avec vos proches
- Vos relations se tendent, car vous êtes facilement irritable
- Vous vous isolez
Et bien évidemment, le burn-out peut vous prendre par surprise si vous poussez vos limites trop loin.
Si vous sentez d’ailleurs que vous êtes de plus en plus épuisé, je vous invite à lire mon précédent article : « Suis-je proche du burn-out ? »
Vous comprenez donc qu’il est important que vous appreniez à poser vos limites au travail avant que la situation ne dégénère trop.
Comment poser ses limites au travail ?
Prendre conscience de ses limites
La première étape pour poser ses limites au travail est de prendre conscience de ses limites !
Pour cela, imaginez-vous dans un monde idéal : quelles limites vous mettriez-vous ?
Quelques questions supplémentaires pour pousser votre réflexion :
- À quoi dîtes-vous actuellement « oui », alors que vous rêveriez de dire « non » ?
- Que faites-vous par peur du regard des autres ? Ou par principe ?
Quelques exemples de limites à définir :
- Limites en termes d’horaire de travail
- Limites en termes de déconnexion (pas de mails ou coup de téléphone pendant le week-end…)
- Limites en termes de conditions de travail (temps de pause, télétravail…)
- Limites en termes de relation de travail (manager toxique, collègues malveillants…)
Maintenant que vous avez pris conscience de vos limites, il est important que vous preniez conscience du bénéfice que vous retirez à ne pas respecter ces limites.
Eh oui, si vous ne respectez pas vos limites aujourd’hui, c’est forcément que votre cerveau y voit un intérêt positif.
Votre cerveau vous pousse à agir que s’il repère un retour positif à agir de la sorte.
Alors, quels bénéfices éprouvez-vous à ne pas poser de limites ?
Quelques exemples de bénéfices que vous pourriez trouver :
- Avoir plus de reconnaissance
- Avoir plus de chance d’obtenir cette promotion
- Être mieux intégré dans l’équipe
Enfin, l’étape finale va être de vous poser la question : « Comment puis-je garder ces bénéfices tout en respectant mes limites ? »
L’objectif est donc que vous trouviez des solutions pour poser vos limites tout en gardant les bénéfices que vous avez peur de perdre.
Exemple : au lieu d’espérer avoir plus de reconnaissance en finissant tard, je pourrais demander plus régulièrement du feedback à mon manager tout en faisant moins. Ou bien si l’objectif d’avoir plus de reconnaissance, cache un manque de confiance en moi, je pourrais simplement travailler ma confiance en moi pour diminuer ce besoin de reconnaissance.
À vous d’investiguer les solutions qui vous conviendraient le mieux.
Communiquer sur ses limites grâce à la communication non violente (CNV)
Il va s’agir maintenant de communiquer à vos collègues et à votre manager vos limites.
Il ne s’agit pas de faire une sorte de « grève » du jour au lendemain sans prévenir.
Vous avez besoin de l’aide de votre entourage professionnel pour poser vos limites. C’est donc important que vous échangiez avec eux sur le sujet.
Et pour mener à bien votre échange, je ne peux que vous suggérer de suivre le process de la communication non violente (CNV).
Pour cela, exprimez d’abord les faits, puis vos besoins et enfin votre demande.
Ci-dessous un exemple :
- Faits : « Depuis plusieurs mois, je finis après 20h le travail. À chaque fois, il y a de nouvelles priorités qui tombent à partir de 18h. Cela me frustre, car du coup quand je rentre chez moi, je n’ai pas de temps pour moi : je fais à manger, je mange, puis dodo. »
- Besoin : « J’ai besoin d’avoir un peu de temps pour moi pour me ressourcer. J’ai besoin de ce temps pour pouvoir prendre du recul et reprendre des forces. Pour cela, j’aurai besoin de quitter le travail avant 19h »
- Demande : « Est-ce qu’on peut dire que les urgences qui tombent après 18h seront traitées le lendemain ? »
Autre exemple très récurrent :
- Faits : « Dans l’équipe, personne ne finit avant 20h. Quand on finit avant 19h, on nous dit : « t’as posé ton aprem ? ». Cela me frustre, car du coup quand je rentre chez moi, je n’ai pas de temps pour voir mes enfants. »
- Besoin : « J’ai besoin de savoir que si je pars du boulot à 18h30 et que le travail est fait, cela ne nuira pas à mon image ou à ma valeur. »
- Demande : « Est-ce qu’on peut arrêter cette culture du présentéisme et se dire que si mon travail est fait, je peux partir à 18h30 sans avoir de remarques ou jugements ? »

L’idée est donc qu’à travers cette méthode de communication, vous communiquiez à votre manager et/ou vos collègues vos limites, pour que ces dernières soient bien entendues et respectées.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la communication non violente, je vous invite à lire mon précédent article : « La communication non violente pour aborder vos envies de changement au travail »
Apprendre à dire non
On a beau poser des limites, très souvent notre entourage cherchera à nous les faire dépasser en invoquant l’argument du « c’est exceptionnel » ou « c’est urgent ».
Il est donc important d’apprendre à dire non. Sinon, vous risquez de vous laisser submerger par de nombreuses demandes à droite et à gauche qui viendraient mettre en péril vos bonnes résolutions.
Pour cela je vous conseille 3 étapes.
1. Prendre le temps de réfléchir
Avant de dire « oui » à tout, prenez le temps de réfléchir : « Quelles seraient les conséquences si vous disiez non? », « N’y a-t-il pas une alternative ? »
Dans les alternatives, quelques questions à vous poser :
- Est-ce que quelqu’un d’autre ne pourrait-il pas le faire à ma place ?
- Est-ce qu’on ne pourrait pas allonger les délais ?
- Est-ce que je ne pourrais pas faire qu’une partie de la tâche ?
2. Dire un « non » gratifiant
Personne n’aime se prendre un « non ». Alors, soyez reconnaissant dans votre « non ».
Remerciez la personne d’avoir pensé à vous, d’avoir confiance en vous pour que le travail soit bien fait.
Montrez à la personne que vous avez bien compris son besoin, faites preuve d’empathie par rapport à sa situation.
3. Exprimer son besoin et proposer des alternatives
Une fois que vous avez bien montré votre empathie, exprimez votre besoin.
N’hésitez pas à préciser que vous avez besoin que la personne fasse également preuve d’empathie.
Enfin, essayez de proposer des alternatives pour ne pas laisser la personne avec un simple non.
Avec ces 3 étapes vous devriez réussir à dire beaucoup plus facilement « non ». Et surtout, votre « non » devrait être plus facilement accepté.

Voilà, vous devriez maintenant avoir les clés pour réussir à poser vos limites au travail. Pour aller plus loin, je vous invite également à visionner ce TedX sur Comment mieux équilibrer votre vie pro / vie perso.
N’hésitez pas à commenter cet article avec vos retours d’expérience.