J’ai eu le plaisir d’interviewer Élise Bonnier sur son parcours.
Élise a quitté un CDI bien confortable en tant que Supply Planner (gestion des ordres de production) pour se reconvertir en ouvrant une franchise d’épicerie en vrac : day by day.
Je vous laisse tout de suite découvrir nos échanges.
Élise, peux-tu nous raconter un peu ton parcours ?
Avec plaisir !
J’ai fait une école d’ingénieur en agroalimentaire (ENSAIA à Nancy) avec une spécialisation en Supply Chain.
À la suite de mon diplôme, j’ai intégré une grande entreprise agroalimentaire.
Pendant huit années, j’ai fait de la planification de production, en évoluant sur différentes catégories de produits.
J’adorais la planification de production, mais je ne voyais pas d’évolution qui m’attrayaient plus que ça.
Je me sentais comme enfermée sur ce métier.
Par ailleurs, ce que j’aimais, au début, dans mon entreprise c’était que c’était une petite structure, mais avec le temps elle a beaucoup grossi.
Les métiers ont donc été de plus en plus segmentés.
Je me sentais de plus en plus éloignée de ce côté petite structure que j’aimais bien.
Ça faisait donc plusieurs années que je me disais que je voulais partir pour de nouveaux challenges, mais je ne savais pas vers quoi…
Donc par défaut, je suis restée dans la même situation.
Il se trouve que quand je faisais mes courses dans un magasin Bio, je me disais que j’aimerais bien gérer une surface.
Mais cela me paraissait une folie et l’idée me passait assez vite.
J’ai ainsi beaucoup cherché quelle serait l’étape professionnelle d’après qui pourrait remettre du sens dans mon quotidien.
J’ai finalement trouvé ma voie dans la gestion d’une épicerie en vrac day by day.
Quel a été ce déclic qui t’a amené à faire cette reconversion en gérante de magasin ?
Je me rappelle très bien, c’était l’été 2019.
Je discutais avec une amie qui avait un ami qui ouvrait un day by day à Asnières.
Je suis donc allée voir cette personne sur place pour me renseigner sur son activité. Et en discutant avec lui, je me suis rendu compte qu’en fait en ouvrant une franchise, c’était faisable de se lancer seul.
J’ai donc continué d’investiguer cette piste.
Plus j’investiguais cette piste, plus je me rendais compte qu’il était vraiment possible de gérer une surface.
Comment s’est passée ta transition professionnelle ?
J’ai d’abord négocié une rupture conventionnelle avec mon entreprise pour pouvoir me lancer dans cette nouvelle aventure.
Ensuite, je suis partie fin janvier 2020. Et là, le Covid est arrivé…
Mon projet a donc été un petit peu ralenti. J’en ai profité pour faire un bilan de compétences pour être sûr de la voie que j’allais choisir.
Pour finir, en juin 2020, je me suis engagée avec day by day pour ouvrir une franchise.
En y repensant, il y a 10 ans, jamais je n’aurais pensé être entrepreneuse.
Il n’y a aucun entrepreneur dans ma famille et j’ai un background plutôt gestionnaire que dirigeant.
Avec le principe de franchise, gérer une surface devient vraiment accessible à tous.
Quelles ont été les difficultés rencontrées dans ta reconversion ?
Ma plus grosse difficulté au début a été la gestion des travaux de la surface.
Je me suis retrouvée chef de chantier alors que je n’y connaissais pas grand-chose…
Et maintenant j’en suis sûre : les chantiers ne sont clairement pas ma passion.
Cette étape m’a procuré beaucoup de stress. J’avais l’impression de ne rien maîtriser.
Heureusement, tout s’est bien terminé pour finir. Nous avons pu ouvrir sans aucun souci.
Ensuite, une des difficultés d’aujourd’hui, c’est la gestion des « avis Google ».
J’ai eu un avis moyen et j’ai mis beaucoup de temps avant de réussir à prendre du recul.
Les gens notent tout et peuvent être très durs par moment.
Il faut vraiment essayer de se dire qu‘on ne peut pas plaire à tout le monde.
Il y en aura toujours qui pointeront les moindres petites failles.
Et aujourd’hui, comment te sens-tu ?
Je n’ai aucun regret : je sais exactement pourquoi je fais ce que je fais, et pourquoi je me lève le matin.
Je ne vais pas le cacher, ça peut-être un peu les montagnes russes d’un point de vue psychologique : il y a eu l’excitation du démarrage qui a très bien marché, mais qui était très fatiguant, puis les sorties se sont un peu calmées.
Il y a toutes les questions sur où faut-il investir (pour la communication et publicité entre autres).
On veut toujours essayer de faire les bons choix stratégiques, mais il y a toujours une part d’incertitude.
Mais, quand on sait pourquoi on fait les choses et que cela a du sens pour nous, ça nous donne la force de passer toutes les embûches.
Et aujourd’hui, je n’ai pas de risque financier court terme, donc tout va pour le mieux !
Je ne pense pas que je ferai ça toute ma vie, je finirai sûrement par vendre le magasin, mais aujourd’hui c’est exactement ce dont j’ai besoin.
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut changer de voie ?
Mon plus grand conseil serait qu’une fois que tu t’es posé les bonnes questions et que tu as validé les points les plus importants, lance-toi !
Tout ne sera jamais 100% validé ou prêt, il faut se lancer pour savoir ce qu’il se passera exactement.
Il y aura toujours des risques, mais si tu es clair sur ton pourquoi alors tu auras la force pour passer les moments durs.
Et puis les risques, si tu travailles dessus, tu trouves toujours des solutions pour les limiter.
Alors, il ne faut pas se focaliser sur les risques mais sur ce qu’il y a à gagner.
Je remercie grandement Élise pour son temps pour cet interview et si vous souhaitez faire un tour dans son épicerie day by day, vous pouvez la retrouver au 23-25 Av. Jean Jaurès, 78500 Sartrouville.
Que faut-il retenir de l’expérience d’Élise ?
1. L’impossible peut être en fait possible après investigation
Élise avait cette idée qui lui traversait l’esprit de temps en temps de gérer un magasin. Mais cela lui paraissait tellement impossible, qu’elle rangeait cette idée au placard.
C’est en rencontrant quelqu’un qui avait sauté le pas qu’elle a commencé à se dire qu’en fait l’impossible était sûrement possible.
Alors, avant de mettre une idée de reconversion au placard, car vous la pensez impossible à réaliser, investiguez-là un peu plus. Est-ce vraiment impossible ?
2. La franchise est une bonne solution pour se lancer dans la gestion d’une surface
C’est grâce à la franchise qu’Élise a pu se lancer seule dans la gestion d’une épicerie en vrac en étant accompagné. N’hésitez pas à visiter le site https://www.toute-la-franchise.com/ pour en savoir plus sur la franchise.
3. Quand faut y aller, faut y aller
Comme l’a très bien dit Élise, à un moment donné, il ne faut plus se poser de questions, et il faut passer à l’action. Il n’y a qu’en agissant que vous pourrez savoir ce qu’il se passera.
Si vous sentez que vous n’arrivez pas à passer à l’action, je vous invite à lire mon article : 5 conseils pour oser passer à l’action.
4. Si vous avez un pourquoi clair, la réussite suivra
Si vous savez pourquoi vous vous lancez dans cette nouvelle voie, vous aurez toute la persévérance pour mener à bien votre reconversion.
N’hésitez pas à jeter un coup d’oeil à mon article : Comment trouver son Pourquoi ?