Pauline, sa reconversion dans l’économie sociale et solidaire

Pauline, sa reconversion dans l'économie sociale et solidaire

J’ai eu le plaisir d’interviewer Pauline They au sujet de sa reconversion dans l’économie sociale et solidaire. 

J’ai connu Pauline car nous étions arrivées en même temps dans mon ancienne entreprise d’agroalimentaire. Chose incroyable : nous l’avons quittée en même temps, pour nous lancer dans un projet de reconversion ! 

Dans cette interview, vous découvrirez pourquoi Pauline a quitté son CDI où elle était contrôleur de gestion, comment elle a assuré sa transition professionnelle et enfin ce qu’elle a appris de ce changement professionnel. 

Je vous laisse découvrir tout de suite nos échanges. Si vous préférez le format vidéo, vous pouvez visionner sur ce lien notre interview vidéo.  

Pauline, quel est ton parcours ?

Alors, cela faisait dix ans que j’évoluais en tant que contrôleur de gestion. 

J’ai fait notamment 7 ans pour un grand groupe agroalimentaire qu’on connaît bien toutes les deux.

Et il y a un et demi, j’ai suivi le Programme On Purpose pour me lancer vers une reconversion dans l’économie sociale et solidaire. 

Ça a été un gros changement professionnel pour moi.

Avec ce programme, j’ai obtenu 2 missions en CDD de 6 mois dans des associations axées principalement sur le social. 

Pour la première mission, j’étais chargée des opérations. L’association s’appelle Tadam. 

Elle organise des ateliers et formations pour permettre à chaque jeune de révéler ses talents afin de lutter contre la déscolarisation J’organisais donc ces évènements.

Et la deuxième association : Aurore, lutte contre l’exclusion. J’ai intégré pour celle-ci le service des ressources humaines. 

J’y suis encore, car j’ai été prolongée pour mettre en place une politique RSE et piloter un projet de changement de système d’information.

Passer du contrôle de gestion d’une grande entreprise agroalimentaire aux métiers de RH et RSE d’une association sociale, c’est un sacré changement !

Quels ont été les moteurs de cette reconversion dans l’économie sociale et solidaire ?

Je pense que j’avais fait le tour de mon métier de contrôleur de gestion. 

Mon périmètre a régulièrement évolué donc ça changeait tout le temps. Mon rôle principal était d’être business partner de mes principaux interlocuteurs. Je me sentais donc utile dans ce rôle. 

Mais malgré cela, il y avait un certain côté répétitif dans ce métier. On fait beaucoup de clôtures et de budgets et ces tâches prenaient le dessus sur le reste. Je crois que j’ai commencé à m’en lasser et à me poser des questions. 

Un de mes déclics a été quand j’ai fait un bilan de compétences collectif avec Switch Collective.

Je ne savais pas exactement ce que je venais y chercher. Mon job manquait de sens et j’étais ouverte pour savoir ce que j’aimerai faire d’autre.

Je savais donc que je voulais changer de travail, mais je ne savais pas vers quoi.

Et un des exercices qui m’a le plus marqué et m’a fait mon déclic, c’est celui-ci : on devait écrire une lettre à nos petits enfants, comme si on avait 80 ans. L’objectif de cette lettre était de leur raconter notre vie et leur dire ce dont on était fier. 

Et là, je ne pouvais pas dire que j’étais fier de ce que je faisais jusqu’à présent. Notamment pour la planète. 

Cet exercice a donc été une prise de conscience environnementale. 

Et je suis restée feuille blanche sur ce que j’avais envie d’écrire à mes petits enfants.

Même si j’aimais mon métier et l’ambiance de travail, j’avais besoin de quelque chose de plus.

Et, on y reviendra plus tard, mais je suis toujours en train de le chercher d’ailleurs. 

Avec cet exercice, j’ai pris conscience que j’avais besoin de travailler pour une cause qui me tenait à coeur.

Comment as-tu géré ta transition vers un job avec plus d’impact justement ?

Alors, je me suis fait accompagner. 

Toute seule, il y avait le rythme effréné du boulot, donc difficile de prendre du recul. 

Et surtout je n’arrivais pas à me poser les bonnes questions. 

J’ai donc d’abord fait un bilan de compétences avec Switch Collective. 

Ça m’a ouvert la voie, mais je n’étais pas assez assidue dans les exercices qu’ils nous donnaient. 

J’avais besoin d’avoir le mental libéré et à ce moment-là j’étais en prise de poste.

Je n’avais donc pas du tout assez de temps pour me pencher sur les bonnes questions. 

Dans un second temps, j’ai alors suivi un bilan de compétences individualisé. 

Cette fois-ci, on se voyait le samedi matin et non le soir en semaine (comme pour Switch Collective). 

J’avais l’esprit libre du boulot. Ça m’a donc vraiment permis d’enclencher quelque chose. 

J’avais des exercices à faire tous les 15 jours, des recherches, de la pratique : je devais faire des interviews métiers pour mieux connaître certains métiers.

J’ai eu la chance également d’avoir un mentor dans mon entreprise qui m’apportait de très bons conseils que ce soit en interne ou en externe.

Et pour finir, j’ai continué de me faire accompagner avec le programme On Purpose car en plus des 2 CDD, il y avait aussi des ateliers et coachings organisés.

J’ai donc toujours été accompagnée dans ma réflexion.

Mon entreprise m’a également bien accompagné également en m’autorisant un congé sabbatique. C’est ce congé qui m’a permis de suivre le programme on Purpose, faire mes 2 CDD de 6 mois et avoir le temps de me poser les bonnes questions.

Comment a réagi ton entourage à cette reconversion professionnelle ?

Mes parents ont d’abord eu quelques doutes, car ils ne connaissaient pas le programme On Purpose. 

Mais ensuite, je les ai rassurés. 

Et ils ont été support même s’ils avaient des doutes côté sécurité financière. 

À partir du moment où j’avais toujours un CDD derrière, ça les rassurait.

Et sinon, quand je raconte mon expérience autour de moi, les gens sont tous admiratifs de mon parcours. 

On me dit que je suis hyper courageuse. 

Au début, j’étais très étonnée, car je ne trouvais pas cela courageux. 

Comme je le disais, j’ai été accompagnée, et j’ai avancé petit pas par petit pas.
Donc la transition et la sortie de zone de confort, c’est fait de manière très naturelle. Sans avoir le sentiment d’avoir eu besoin de trop de courage.

As-tu rencontré des difficultés dans ta reconversion dans l’économie sociale et solidaire ?

Comme je me suis reconvertie dans des métiers, secteurs, et tailles d’entreprise totalement différents, j’ai rencontré de nombreux gaps où j’ai dû m’adapter.

Le syndrome de l’imposteur

J’ai beaucoup eu le syndrome de l’imposteur. Pour les 2 CDD je changeais de métiers et de secteur, il fallait donc tout reprendre de 0. C’est très challengeant ! Et au début j’avais peur de ne pas être à la hauteur.

Pour le premier CDD, pour être honnête changer d’un grand groupe à une association de 5 personnes, c’est un tel gap que j’en ai pleuré le premier mois. 

Ça a été extrêmement dur. 

Je n’arrivais pas à trouver ma place, à comprendre comment ça fonctionnait. 

Donc j’ai eu une grosse remise en question sur cette reconversion professionnelle. 

Heureusement, j’étais bien entourée dans cette asso. 

J’ai donc vite rebondi, même si le premier mois ça a été compliqué.

Cliquez sur ce lien si vous souhaitez en savoir plus sur le syndrome de l’imposteur et comment vous en libérer. 

Le rythme des prises de décision 

De manière générale, passer d’un grand groupe orienté performance à l’associatif où tout est plus lent, ça fait un choc des cultures. 

Je suis arrivée avec plein de bonne volonté pour améliorer la performance, mais malheureusement, ce n’est pas si simple et si rapide comme dans mon ancienne entreprise. 

La gestion du temps

Dans le contrôle de gestion, on avait beaucoup de deadlines à respecter. J’étais donc drivée par tous les impératifs qu’on me donnait. 

Et là, c’était un peu déstabilisant pour moi de ne pas avoir d’échéance. 

Je suis plus en mode gestion de projet. C’est donc à moi de trouver le moteur pour faire avancer les tâches.

L’aspect financier

Et la dernière difficulté est la difficulté financière. 

Je suis encore en train de voir si ça me convient. 

Dans cette reconversion professionnelle vers l’économie sociale et solidaire, j’ai perdu 50% de salaire pour information.

Vivant sur Paris, c’est quand même conséquent. 

Je suis donc en questionnement si ce salaire est viable avec ma manière de vivre.

J’y ai trouvé plus d’impact, car je dépense et consomme mieux, mais sur le long terme, je ne sais pas encore si ça me suffit.

Ce qui me rassure c’est qu’il existe d’autres structures intermédiaires où je pourrais m’y retrouver plus niveau salaire.

Et c’est ce que j’aime bien dans mon expérience actuelle : j’expérimente et pour le moment la partie financière ne me pose pas de problème.

Comment te sens-tu aujourd’hui ?

Je me sens sereine. Je sais que c’est possible de changer de job et de secteur à tout moment. 

Rien n’est figé. 

Et je n’ai donc plus peur du changement de voie.

Mais je sais aussi que mon quotidien n’est pas encore idéal. 

Je n’ai pas encore trouvé ma voie. 

Je m’en suis rapprochée en termes d’impacts et de désir de laisser une trace positive. 

Mais le métier que je fais actuellement ne me correspond pas. 

Il y a des petits bouts qui me correspondent, des petits bouts de mon ancien job qui me correspondent également. 

Je suis donc en train de construire ma voie. 

Je pense qu’il ne faut pas être trop pressé. 

C’est pour ça que je suis contente de me laisser du temps. 

Mon CDD dure encore 10 mois. Je n’ai donc pas le besoin de me précipiter sur le premier job venu. 

J’aime le concept d’expérimenter pour se rapprocher de sa voie. 

Je suis totalement ok de ne pas encore l’avoir trouvée et je suis positive sur l’avenir.

Je pense qu’on devrait tous prendre des congés sabbatiques tous les 5 ans pour voir ce qu’il se passe ailleurs et prendre du recul. Ça apporte une très grande valeur ajoutée. 

Ça permet d’apprécier ce qu’on avait avant et prendre conscience des points positifs de chaque expérience pour ensuite les mêler dans un prochain move.

Même pour la boîte qui nous octroie le congé sabbatique, on peut ramener plein de choses de nos expériences.

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui cherche sa voie ?

Faites-vous accompagner. 

Tout seul c’est hyper dur. En tout cas, c’est ma vision personnelle.

Les réponses sont en toi, c’est sûr. Mais avoir quelqu’un qui vient te titiller au bon endroit et dialoguer avec lui, ça t’aide à trouver les bonnes réponses. 

D’ailleurs c’est comme au boulot. Quand t’es coincé, tu en parles à ton collègue et bim tu trouves la réponse en lui exposant ton problème.

Ne pas se dire que le nouveau boulot sera forcément mieux sur tous les points. 

Il y a du bien et du moins bien dans toutes les situations. Il y a très souvent des concessions à faire. 

Donc il faut bien peser les pour et les contre. 

Il faut également avoir conscience des critères qui sont les plus importants pour nous.

Ne pas agir sur un coup de tête. 

Pour cela, ne pas attendre d’être à bout. Car quand on est à bout, on ne prend pas les meilleures décisions.

C’est pour cela que je m’y suis prise dès les premiers signes d’ennui pour faire un bilan de compétences.

Un grand merci à Pauline pour ce partage d’expérience sur sa reconversion dans l’économie sociale et solidaire.

Que peut-on retenir de l’expérience de Pauline ?

1. Le congé sabbatique peut vous permettre de tester en CDD d’autres postes

Il existe de multiples solutions pour tester un métier qui vous plaît sans prendre trop de risque.
Le congé sabbatique peut être une très bonne option si vous voulez assurer la sécurité de votre reconversion professionnelle.

2. « Trouver sa voie » ne se fait pas forcément du premier coup.

Vous pouvez « trouver votre voie » du premier coup, mais ce n’est pas toujours le cas.
Et surtout il n’y a pas d’échec à ne pas trouver sa voie tout de suite. C’est un chemin qui se construit expérience après expérience.
L’important est simplement de toujours avancer vers plus d’épanouissement professionnel.

D’ailleurs je n’aime pas beaucoup ce terme de « trouver sa voie ». On a qu’une voie pour vivre sa vie et vous êtes déjà dessus ! Par contre, chaque jour vous pouvez choisir de remodeler cette voie pour qu’elle corresponde à vos envies. 

3. Soyez clair sur vos critères prioritaires pour votre choix de job

Il peut être dur au début de tout concilier pour obtenir le job parfait.
Pauline a dû, dans un premier temps, mettre de côté le critère « job bien payé » et « entreprise bien structurée « pour que son critère prioritaire « avoir une mission avec impact social ou environnemental » soit respecté.
Il est donc important d’avoir pleinement conscience des concessions que vous êtes prêt à faire durant la transition.

4. Se faire accompagner dans sa reconversion professionnelle permet d’avancer mieux et plus vite

Il est tout à fait possible de se reconvertir sans accompagnement, mais le chemin risque d’être plus long et plus fastidieux.
Si vous souhaitez rapidement trouver les bonnes questions, et atteindre ce poste qui vous fera vibrer, faites-vous accompagner !

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