Thibault, sa reconversion d’ingénieur à psychopraticien

Thibault, sa reconversion d'ingénieur à psychopraticien

Ce mois-ci, j’ai eu le plaisir d’interviewer Thibault, jeune diplômé ingénieur sur sa reconversion en psychopraticien.

Dans cet article, vous découvrirez pourquoi Thibault s’est reconverti un an seulement après avoir eu son diplôme d’ingénieur, sa reconversion en psychopraticien et son retour d’expérience sur sa transition.

Vous pouvez également découvrir notre interview en vidéo sur ma chaîne Youtube. 

Quel est ton parcours Thibault ?

De base, j’étais un élève moyen. 

J’ai fait un DUT sans trop savoir pourquoi et progressivement, je suis passé sur un cursus d’ingénieur.

Aux premiers abords, ça avait l’air de me plaire .

Seulement, il se trouve que pendant mon cursus d’ingénieur, je me suis mis à travailler sur moi. 

Ça m’a amené beaucoup de réflexion.

Et progressivement je me suis rendu compte que je ne voulais pas continuer dans cette voie.

Le temps que je mûrisse mon projet, j’ai quand même travaillé un an en tant qu’ingénieur.

Et ensuite je me suis lancé dans le processus de ma reconversion en psychopraticien. 

J’ai fait deux ans de formation, et j’ai enfin lancé mon activité en début d’année.

Quel a été ce déclic qui t’a fait dire qu’ingénieur n’était pas la bonne voie pour toi ?

En travaillant sur moi, j’ai pu me découvrir.

J’ai découvert qui j’étais vraiment, comment je fonctionnais… 

Et je me suis donc vraiment questionné sur ce que je voulais profondément. 

Je me suis ainsi détaché de ce que j’avais pu croire suite à mon éducation, mon entourage, la société… 

Ingénieur était très bien valorisé par la société, mais en fait cela ne me convenait pas. Il me manquait la partie humaine et relationnelle.

Mon déclic a donc été de me dire que je voulais vraiment travailler avec et pour l’humain.

La reconversion en psychopraticien m’a alors paru être la meilleure réponse à ce besoin.

Se reconvertir après seulement une année d’expérience professionnelle, pour certains c’est « trop jeune ». C’est quelque chose que tu t’es dit ?

Alors, pour moi ça a plutôt était l’inverse. 

J’avais peur de rester coincé trop longtemps dans ma zone de confort. 

Peur de monter dans le train du monde professionnel et rester embarqué pendant des années pour faire une reconversion seulement à 40 ans.

Je me suis dit que si j’hésitais dès maintenant, alors il fallait se lancer et s’écouter.

Ça ne sert à rien de perdre des années supplémentaires. 

Même si, petit aparté, il n’y a pas vraiment d’années perdues, car toute expérience est valorisante. D’ailleurs mon cursus ingénieur m’aide énormément aujourd’hui.

Mais pour revenir à la question, je m’étais dit « Go ! Suis ton intuition »

Certes, ça m’a fait bizarre de me dire qu’au bout d’un an d’expérience professionnelle, je me relançais déjà dans des études pour une reconversion en psychopraticien ! 

Il y a aussi forcément la question financière qui s’est posée. Pour ma part, j’avais la chance de ne pas avoir de prêt à rembourser suite à mes études d’ingénieur.

Mon leitmotiv était donc clair : « Écoute-toi ! »

Et comment a réagi ton entourage à cette reconversion en psychopraticien ?

J’ai eu toutes les réactions ! De très bonnes et de très mauvaises !

J’avais bien anticipé les mauvaises et j’avais choisi mon moment pour annoncer ma reconversion en psychopraticien. 

Pour les personnes que je savais réticentes, je leur en avais parlé seulement quand ma réflexion était maturée et ma décision prise. 

Je leur ai donc abordé mon projet de manière très pratique : « Voici mon plan d’action, et il n’y a pas de débat à avoir »

Je ne voulais surtout pas fragiliser ma décision. C’est pour cela que j’en ai parlé seulement à la fin.

Car beaucoup de gens ont envie de se reconvertir, mais ont des peurs, des blocages.

Du coup quand on leur parle de notre projet, ils vont projeter leurs peurs sur nous. Et si on ne fait pas attention, ça risque de nous bloquer dans le passage à l’action.

Pour résumer, gérer les réactions de son entourage, ce n’est pas toujours facile.

C’est un sujet à prendre très au sérieux pour ne pas être trop influencé par son entourage.

Comment as-tu géré ta transition en psychopraticien, avec, notamment, la reprise des études ?

Alors, j’avais pris un premier job qui ne me déplaisait pas tant que ça dans l’économie sociale et solidaire.

Ce job me permettait ainsi de continuer de maturer mon projet. 

J’avais, en effet, déjà en tête l’idée de la reconversion en psychopraticien, il me manquait juste à être clair sur comment le devenir.

Le Covid m’a beaucoup aidé. Car quand tout était en pause, j’ai pu justement prendre de la hauteur et faire mon plan d’action pour ma reconversion.

J’ai donc fait 2 ans de formation à 100%. Où avec le covid, c’était à distance, donc il fallait bien s’accrocher et se donner à fond. 

Ces deux années se sont clôturées par un stage que j’ai fait dans un ehpad. 

Ce stage était génial ! J’étais en contact avec les patients et le personnel médical.

C’était la concrétisation finale de ma reconversion professionnelle. 

La transition ensuite a été assez difficile, car j’ai eu l’impression de changer d’univers.

Dans le monde de l’ingénierie, c’est très rigide, strict. On est sur de la donnée, du concret. 

Alors que dans le monde du développement personnel, on est sur du ressenti, de l’émotion, du non verbal et finalement des choses beaucoup plus abstraites.

J’ai donc eu une grosse phase de transition à la fois sur moi-même où je me suis développé, mais aussi avec mon entourage. 

Car j’ai évolué, j’ai fait de nouvelles rencontres, ma vision a changé. 

Et donc forcément, ça a fini par créer un décalage avec mon entourage d’origine ingénieur. 

C’est quelque chose dont on ne parle pas beaucoup dans les reconversions et que j’ai trouvé difficile. 

Beaucoup de relations ont évolué avec certaines personnes. 

Beaucoup de relations se sont terminées et d’autres créées. 

Cette transition a donc été un vrai bouleversement de mes relations.

La partie financière a également participé à ce bouleversement. Car quand on fait une reconversion, c’est un investissement sur soi. Et donc c’est aussi un sacrifice. Je ne pouvais pas avoir le même train de vie qu’un salarié ingénieur.

Justement, comment as-tu géré financièrement ta transition ?

Quand je suis sorti des études d’ingénieur, je savais déjà que je voulais me reconvertir en psychopraticien, mais je n’avais pas encore trouvé l’école qui me correspondait bien. 

Du coup, je m’étais dit : « Prends un job qui te plaît un minimum, mais l’objectif de ce job est de mettre de l’argent de côté. » 

Mon seul mot d’ordre était « Economie ». 

Donc dès le début j’ai pris l’habitude de ne pas prendre un train de vie proportionnel au salaire que je recevais. 

Je me suis ainsi mis à beaucoup économiser.

Cette manière de moins dépenser m’a permis d’avoir de l’argent de côté pour compenser ma reconversion.

Et ensuite, j’ai eu la chance d’obtenir une rupture conventionnelle ce qui m’a également permis d’avoir un an de financement chômage.

C’est toute cette préparation financière qui m’a permis d’avoir une certaine stabilité et sérénité.

Aujourd’hui, comment te sens-tu ?

Je me sens super bien ! C’est un gros kiff au quotidien !

Bien sûr, il y a le côté entrepreneurial avec ses hauts et ses bas.

Mais, si je regarde les actions que je fais chaque jour, je m’éclate !

Avec les patients, c’est du pur bonheur. C’est incroyable pour moi de me dire que je peux être payé pour faire ce métier. 

J’oublie presque ma vie d’avant. 

Et quand j’échange avec des potes ingénieurs qui me racontent leur quotidien, je me dis heureusement que je me suis reconverti. Je suis beaucoup mieux où je suis aujourd’hui.

Et quel est ton quotidien ?

J’ai mes séances avec mes patients. 

Et ensuite, je développe ma visibilité en ligne.

Donc la création de contenu me prend aussi du temps. 

Dans mes contenus, j’essaie de démocratiser la psychothérapie.

Faire péter les stéréotypes où on imagine le patient sur un divan et le psychothérapeute qui hoche la tête. 

J’essaie de démontrer un côté plus vivant de la psychothérapie.

Car c’est ok de travailler sur soi et ça fait du bien. Donc il ne faut pas hésiter et foncer !

Pour finir, quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui cherche sa voie ?

J’ai identifié plusieurs éléments importants.

Travailler sur soi

Mieux se connaître, c’est la clé. Que ce soit du coaching, de la thérapie, des exercices en autonomie, voire ce qu’il vous convient le mieux. Mais c’est ce travail qui m’a permis de trouver ce que je voulais faire précisément. Ça peut permettre également de se rendre compte que ce que nous voulons faire n’existe pas, mais qu’il est peut-être possible de le créer !

Préparer financièrement sa transition

C’est important de sentir que financièrement, on a prévu le coup pour bien gérer sa transition.

Avoir des mentors

Avoir des gens qui vous inspirent, sur qui vous pouvez vous projeter. C’est le gros avantage d’internet : on peut suivre facilement de nombreux mentors, des personnes qui ont 3 coups d’avance sur là où on voudrait aller.

Ne pas trop réfléchir

Cela dépend des personnes, mais de mon côté, je peux vite partir dans la mentalisation, faire des milliers de scénarios : « et si, et si, et si… ». Mais à un moment donné, il faut passer à l’action.

Avancer étape par étape

Ne pas visualiser seulement le long terme, mais simplement la prochaine étape. Il y a plein d’étapes avant d’être vraiment reconverti : prendre la décision, l’annoncer, quitter son entreprise, faire un petit break, se former, créer son entreprise… Si on se focalise seulement sur l’objectif long terme, cela paraît trop gros et impossible. L’avantage de le séquencer en étape, c’est que chaque étape paraît beaucoup plus réaliste.

L’histoire de Thibault vous a inspiré ? Vous souhaiteriez en savoir plus sur sa pratique ? Vous pouvez le retrouver sur Instagram. 

Que peut-on retenir de la reconversion de Thibault ?

1/ On n’est jamais trop jeune pour se reconvertir

Vous avez beau être tout juste diplômé, cela ne sert à rien de « rentabiliser » votre diplôme pendant des années dans un job qui ne vous convient pas. Ne vous inquiétez pas, ce que vous avez appris pendant vos études sera toujours utile, d’une manière ou d’une autre, dans votre nouvelle voie.

2/ Une reconversion, ça se prépare financièrement

Dans la plupart des reconversions professionnelles, vous risquez d’avoir une transition à plus faibles revenus. Il s’agit donc de bien anticiper cette transition pour ne pas avoir une pression supplémentaire à gérer.
Pour aller plus loin, je vous invite à lire mon article : « Comment gérer financièrement sa transition ? »

3/ Une reconversion peut impacter votre vie personnelle

On pense souvent aux impacts professionnels d’une reconversion et moins à ceux personnels. En vous reconvertissant, vous évoluerez et votre cercle social sera peut-être amené à évoluer également avec vous.

4/ Travailler sur soi est indispensable pour trouver votre voie

Si vous cherchez encore votre voie, c’est que vous n’avez pas encore réussi à faire un travail assez profond sur vous-même. Si vous n’arrivez pas à faire ce travail d’introspection seul, n’hésitez pas à vous faire accompagner.

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